La R&D éparpillée dans les usines, retour vingt ans en arrière ?
Depuis 20 ans, la R&D a été séparée de la production et du commerce, afin d’augmenter la profitabilité par effet de globalisation. Rappelez-vous l’intégration d’AREVA : c’est pour déployer ce modèle que les centres R&D des usines de Mâcon et Montpellier ont fermé. Ce modèle a réussi, avec une augmentation constante de la profitabilité.
Aujourd’hui, la direction relocalise la R&D moyenne tension dans les usines, en Inde et en Chine, au motif d’être « plus proche du client ». Comment ne pas retomber dans les travers de cette organisation ? La direction ne l’explique pas.
Sur le plan opérationnel, des équipes déjà petites se trouvent coupées en trois. Parfois même, on délocalise dans le vide : les équipes qui doivent reprendre la R&D ne sont pas en place.
Vous avez dit «plus proche du client» ?
Certains mouvements semblent incohérents. On délocalise en Chine des technologies qui ne sont ni vendues ni connues dans ce pays, comme les disjoncteurs au SF6, Premset, et les disjoncteurs ouverts. Le disjoncteur EasyPact part en Inde, où il est très peu vendu.
Comment va-t-on faire mieux demain, dans ces conditions ? La direction n’a présenté aucun bénéfice tangible.
Pour la CFDT, il n’y a pas de rationalité économique à ces transferts de technologies hors de France. L’emploi en France en fait les frais, est-ce l’objectif ?
Suppression d’emplois en France
Chez GCP-Ops, 40 postes sont délocalisés de France vers l’Espagne et l’Egypte, alors que les résultats de l’unité sont « exceptionnels », de l’aveu même de la direction. Va-t-on faire mieux demain ?
Cette situation se retrouve aussi chez Power Product, qui n’a jamais gagné autant d’argent.
La Cfdt réclame le maintien des emplois en France.
Elle dénonce une sanction des salariés français, alors qu’ils ont atteint leurs objectifs, permettant à l’entreprise d’atteindre un niveau exceptionnel en 2019.